Hong Kong : John Lee, nouveau chef de l’exécutif
Le 8 mai dernier, Hong Kong élisait son nouveau chef de l’exécutif afin de succéder à Carrie Lam. Sans surprise, c’est John Lee qui a remporté les élections, alors qu’il était le seul candidat. L’ancien chef de la sécurité de Hong Kong hérite donc d’une ville fragilisée par les récents évènements. Révoltes pro-démocratiques, arrivée du Covid-19 et de ses variants… John Lee aura de nombreux défis à relever durant les 5 prochaines années.
Qui est John Lee ?
John Lee entame donc un mandat de 5 ans à la tête de l’une des villes les plus influentes du monde. Après 35 ans passés dans la police, il intègre l’administration Hong Kongaise en 2012. Il est ensuite nommé chef de la police en 2017, puis chef de l’exécutif en 2022. C’est le premier candidat venant du milieu policier à être nommé à ce poste. Connu pour avoir dirigé la répression des manifestations de 2019, il a aussi ordonné la condamnation de la plupart des leaders de ces mouvements. Pour son mandant, il s’est engagé à faire de la sécurité nationale une priorité.
John Lee s’est attiré les faveurs de la Chine après avoir joué un rôle-clé dans la répression des manifestations pro-démocratiques de 2019. Pékin ayant validé sa nomination au poste le plus important de la ville, il est certain que ces deux entités politiques sont amenées à se rapprocher.
Quelles sont les conséquences de l’élection de John Lee?
Rapprochement avec la Chine
A l’issue de cette élection, nous devons nous attendre à un rapprochement certain entre Hong Kong et la Chine. Ce que la population redoutait tant depuis la rétrocession en 1997 risque bien d’arriver. La Chine semble en effet vouloir appliquer son modèle politique et économique à l’ancienne colonie britannique. Si Hong Kong jouissait encore de quelques avantages par rapport à la Chine, la présence chinoise va s’intensifier. Les deux pays sont en voie de fonctionner de façon identique dans un future proche. John Lee planifie de copier l’organisation politique de la Chine pour réformer Hong Kong. La censure, qui avait déjà atteint plusieurs domaines, risque de toucher toutes les entités. Politique, éducation et médias seront alors directement liés à la Chine.
Conséquences pour l’économie de Hong Kong
La population est inquiète pour les conséquences de cette élection sur l’économie. Hong Kong, qui adoptait jusque-là une stratégie d’ouverture à l’internationale, risque de copier le modèle Chinois de repli sur soi. Les relations avec l’extérieur risquent aussi de se dégrader. John Lee figurant sur la liste des personnes sanctionnées par les États-Unis à cause du rôle qu’il a joué pendant les manifestations de 2019, il est difficile d’imaginer de bonnes relations commerciales ou politiques entre les deux pays. Cela pose un problème de taille pour toutes les multinationales installées à Hong Kong. En effet, leur business repose uniquement sur les relations avec l’extérieur.
Conséquences pour la population
Que va devenir Hong Kong si John Lee fait passer « la sécurité » avant tout ? S’il utilise la répression comme il l’a fait en 2019, la ville n’aura d’autres choix que de s’adapter. Les habitants vont sans doute devoir renoncer à certaines de leurs libertés. Liberté d’expression, liberté de la presse, vie privée, liberté politique… Les habitants ayant grandi avec le modèle libéral britannique vont devoir se plier au modèle répressif chinois.
Le nouveau chef de l’exécutif va-t-il réussir à maintenir la prospérité de Hong Kong malgré son rapprochement avec Pékin ? Les habitants vont-ils pouvoir garder certaines libertés ? De nombreux d’enjeux sont à la clé des 5 prochaines années pour John Lee. Les avis étant partagés à son sujet, seul le temps nous dira ce qu’il adviendra de Hong Kong par la suite.